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La Gaume

La Gaume, région de l’extrême sud de la Belgique,compose, avec le Pays d’Arlon, la Lorraine belge. C’est une région francophone  au patois roman : le « gaumais ». Isolée des autres régions belges au nord et à l’ouest par la forêt d’Ardenne, et à l’est par le Pays d’Arlon (l’Arelerland) au patois germanique, elle est délimitée au sud par la frontière française (Départements des Ardennes et de la Meuse) et plus largement par le cours de la Chiers. La proximité culturelle de la France se remarque par l’utilisation fréquente du terme «  mairie » au lieu de « maison communale » ou « hôtel de ville », du « soixante-dix » et du « quatre-vingt-dix » et  par la prononciation de « Villé » plutôt que « Villers ».

La Gaume affirme son identité culturelle et linguistique. Son climat et ses caractéristiques géologiques ajoutent à sa particularité.

En effet, hiver comme été, la Gaume bénéficie de 1,3° C de plus que les autres régions de Belgique. Eloignée de la Mer du Nord, la Gaume jouit d’un climat de type à la fois continental (étés chauds) et tempéré (hiver peu rigoureux).

D’un point de vue géologique, la Gaume est constituée d’un relief particulier où l’on retrouvent des cuestas, c’est-à-dire des crêtes naturelles, d’altitude réduite, orientées d’est en ouest, asymétriques, présentant un revers abrupt vers le nord, et en pente douce vers le sud où sont installées la plupart des habitations.

Les appellations « Gaume » et « Gaumais » remonteraient au XVIIe siècle. En effet, à cette époque, l’industrie sidérurgique se développait et engendrait un charroi important. Une famille de transporteurs originaires d’Habay, portant le nom de « Gaumain » ou « Gomez », acheminait les produits de la sidérurgie locale vers Barvaux d’où ils étaient embarqués sur l’Ourthe jusqu’à Liège. Leur nom était inscrit sur les chariots et ils devinrent connus de tous par le passage incessant de leurs transports à travers l’Ardenne. Leur profession, leur dialecte différent, leurs habitudes assez singulières avaient attiré l’attention des populations. Les Ardennais, ignorant le lieu d’origine de ces marchands venus du Sud, lui ont donné le nom de la firme figurant sur les convois.

Plus tard, les gens originaires du pays de Virton qui venaient s’installer dans les villages ardennais, reçurent, par analogie, le nom de « Gaumet » ou « Gaumais ».

Les paysages de la Gaume

Le territoire de Florenville-Chiny est un exemple type. Il repose sur deux ensembles géologiques : le massif ardennais (schiste) d’une part, le massif lorrain et ses cuestas (roches contrastées : sable, argile, marne, calcaire) d’autre  part.

Ces caractéristiques géologiques déterminent la structure paysagère du territoire, plutôt forestière en Ardenne et agricole en Lorraine, avec des zones de bocages. Les couleurs et la morphologie du bâti sont donc très différentes. La Semois traverse d’Ouest en Est les deux communes dont elle a forgé les points de vue et les reliefs. Les variations du relief et l’orientation ont aussi pour conséquence le « microclimat » dont bénéficie la région. À ces éléments distinctifs, s’ajoute l’opportunité de visualiser sur le terrain la transition entre ces deux structures.

La Semois

"La plus femme de nos rivières, la plus enveloppante, celle qu'on arrive à aimer comme une ensorcelante maîtresse...", disait d'elle Adrien de Prémorel.
(...)"que serait la rivière sans ses méandres creusés dans le schiste et qui laissent apparaître ses affleurements rocheux, sans sa plaine alluviale élargie en zone agricole et qui se referme sur le massif forestier aux versants abrupts, sans ses digues d'humanisation qui ont permis de l'apprivoiser et qui rehaussent çà et là la beauté patrimoniale des paysages ?" (...) (F. ROSILLON et J. LOBET, Contrat de Rivière Semois, ULG Arlon)

La richesse du patrimoine naturel vient de cette appartenance aux deux ensembles géologiques, l’Ardenne et le Bassin de Paris (Lorraine), traversé par la Semois.  Le climat influe sur le biotope rural et forestier. De nombreuses zones de haut intérêt biologiques, reprises dans l’inventaire du Survey National sont protégées et classées Natura 2000.

La descente de la Semois, en barquette à fond plat d’une capacité de 10 à 12 personnes, est une des plus anciennes attractions de la province de Luxembourg (1877). Elle dure 1 heure 15 et suit l’itinéraire de huit kilomètre entre Chiny et Lacuisine. Elle est organisée par la société « Les Passeurs réunis » . Une descente en barque « contée » est  organisée chaque année en soirée lors du Festival du conte (Attention, il faut réserver ses places très tôt dans l’année !).

Le kayak se pratique sur la Semois à partir de Chiny

La gaume
La gaume

La richesse du patrimoine architectural de la Gaume

L’Abbaye d’Orval est le joyau de notre région, mais chaque village compte des croix et potales, lavoirs, moulins, redoutes et autres vestiges sinon de châteaux, du moins de grandes propriétés ayant appartenu aux « maîtres des forges ». 

  →  L’industrie métallurgique

C’est une des caractéristiques de l’histoire de la Gaume. En effet, l’industrie métallurgique fut prospère dès le XVIe siècle dans notre région. Les conditions propices s’y trouvaient réunies : la force hydraulique (les ruisseaux sont nombreux et permettent la constitution de retenues d’eau produisant la force hydraulique) et les grandes forêts fournissant les combustibles, le charbon de bois.
Le pays gaumais sera durant trois cents ans le siège de la grande métallurgie luxembourgeoise. Au XVIe siècle, 52 usines sont présentes sur les territoires d’Étalle, de Chiny  et de Virton. Autour de Florenville, il faut citer Chameleux, Sainte-Cécile, Muno, Izel, Jamoigne, Orval, la Soye et les Epioux.

Les villages gaumais

La gaume

Au cours des ans, les villageois gaumais se sont installés tantôt à flanc de coteau, auprès d’une source, tantôt dans une vallée fertile, auprès d’une rivière. Ils se sont organisés et ont établi leurs habitations le long d’une rue principale. Le développement de l’agglomération ne se faisait qu’en suivant cet axe. On appelle nos villages gaumais des « villages-rues ».

 

Disposées perpendiculairement au réseau routier, les parcelles cadastrales étaient étroites et relativement profondes. Exploitées au maximum, elles étaient occupées sur toute la largeur, ce qui donnait un bâti mitoyen continu. La jonction entre les parcelles ne donnait pas l’accès vers l’arrière de l’exploitation.
Dans certains villages, la proximité de la rivière en fond de parcelles, exigeait des accès directs entre pignons pour permettre aux troupeaux de s’abreuver.
Les maisons étaient construites en retrait de l’espace voirie. La partie laissée libre entre les façades et la voirie servait de « cour de ferme » appelée plus communément « usoir ».

 

 

 

 

 

 

 

A l’arrière, les habitations se prolongeaient sur un potager (« maich »), un verger ou une pâture.
La vue des usoirs permettait d’appréhender, d’un simple coup d’œil la richesse des propriétaires riverains à l’importance des tas de fumiers et de bois qui s’y étalaient et au nombre d’engins agricoles qui l’occupaient.

Les villages du territoire Florenville-Chiny sont intéressants à plus d’un titre, pour leur patrimoine architectural, naturel et culturel.​

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